(Article paru dans : lefildentaire.com   Le magazine référence dez professionnels de la santé dentaire)

Les questions autour des régénérations osseuses sont sans fin. Chaque rencontre confraternelle est l’occasion de laisser survenir au détour de la pause-café son lot de questions avides d’un éclairage d’expert qui donnerait enfin “la” recette du succès.

A n’en vouloir déplaire, l’expérience est le chemin qui éloigne la connaissance de cette utopique notion de solution universelle prête à l’emploi.

A voir combien de vérités se confrontent, dans un respect plus ou moins relatif, on pourrait croire que nous défendons plus que notre expérience. Aussi sincère, éphémère et enthousiasmante qu’elle soit, dans le cadre limité à nos pratiques subjectives. Et pourtant la problématique est simple et n’engage aucun ego : « Que faire pour préserver et régénérer l’os alvéolaire de nos patients, avec la morbidité la plus modérée, la prévisibilité maximale et la pérennité la plus fiable possible ? ».

Dans l’océan de réponses mettant en avant tant de techniques divergentes, aux moyens de matériaux aux comportements souvent très différents, nous oublions souvent d’analyser les raisons qui ont conduit le patient au déficit, et de prendre en considération que tout vieillit.

Le fait est que chaque technique et chaque biomatériau a son lot de contraintes, de complications et d’échecs. Et dans le temps, notre traitement, lui aussi, par phases asynchrones et souvent peu prévisibles, va vieillir.

Le patient est une des clefs majeures du succès, à travers son hygiène de vie, son hygiène buccale et son équilibre alimentaire.

Dans ce numéro spécial ROG (Régénérations Osseuses Guidées), nous avons cherché un éclairage complémentaire : nous avons souhaité partager avec vous certaines des explications qui ont conduit à nos choix de techniques et de matériaux, sans omettre la quête d’un avenir proche révolutionnaire (cellules souches), ni la réalité nutritionnelle d’un présent fait de carences et autres déséquilibres très néfastes.

Autant le turn over osseux physiologique demande un minimum de santé et ne pointera pas du doigt (à court ou moyen terme) le patient à problème. Autant les besoins renforcés de la phase initiale de cicatrisation des ROG crée un écart parfois considérable entre patients et matériaux et techniques, facteur clef de l’ossification cicatricielle… Nous ne greffons pas de l’os, nous mettons en place une matrice minérale sous une barrière tissulaire au sein de laquelle le patient va cicatriser en minéralisant une matrice extracellulaire collagénique : de l’os néoformé.

A aucun moment nous ne souhaitons faire passer le message que les ROG sont un jeu d’enfant et constituent la meilleure solution de correction du volume osseux. Elles constituent une technique fiable, de plus en plus démocratisée dans nos cabinets, qui reste une alternative à toutes les autres techniques comme les distractions, splitting ou autre technique de box ou blocs par exemple.

Leur mise en pratique demande une maitrise parfaite de l’anatomie et de la chirurgie des maxillaires, notamment au niveau de la dissection. Nous ne saurons que trop vous recommander de pratiquer et d’entretenir vos notions théoriques et gestes au travers des nombreuses formations qui existent, notamment sur pièces anatomiques.