Le moteur qui amène les patients atteints de parodontite à nous consulter est bien souvent en désaccord avec notre analyse des besoins majeurs. Comme tant d’autres, cette patiente s’est présentée en consultation pour de l’esthétique. Elle avait vaguement conscience d’un problème entre 11 et 12, mais à aucun moment elle n’avait imaginé que ces deux dents étaient perdues.
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Ce type même de situation délicate est fréquent dans notre spécialité, et le dilemme extraire ou conserver dépend de tellement de facteurs tous aussi importants les uns que les autres.
Evidemment, le pronostic doit guider notre stratégie, mais parfois, et cette patiente incarne cette situation à la perfection, nous sentons que la motivation de la patiente à se battre pour ses dents est extrême. De plus, la définition de l’esthétique pour cette patiente est éloignée de la nôtre. Il faut prendre le temps pour comprendre ce qui est imaginé par nos patients derrière ces mots génériques.
De plus, seule une dent possède un desmodonte, seule une dent possède une attache gingivale. C’est bien cet aspect unique, dépassant la notion psychologique d’attachement à la dent, qui, bien souvent, si le patient est capable d’intégrer la prévisibilité moindre d’un traitement conservateur dans de telles circonstances, va nous faire essayer de sauver l’insauvable.
Cela impose les moyens maximum, un investissement clinique et technique à la hauteur du défi. Et contre bien d’idées reçues, les résultats obtenus ont souvent été au-delà de ma propre attente.
Notre patiente, 61 ans, comprend les réserves évidentes qui ont été émises lors des discussions présentant les différentes options de traitement.
La solution présentée comme la plus fiable est l’extraction de 11/12, greffe d’os, puis implants… Mais le besoin d’un traitement global solutionnant les problèmes occlusaux et parodontaux m’a incité à reprendre en main les 2 arcades en même temps, totalement.
Le déroulement probable de la première (longue) séance lui a été exposé: dépose de tout le maxillaire supérieur, lambeau d’assainissement, surfaçage aux ultrasons et au laser de toutes les dents, harmonisation les collets, préparations des dents.
La réévaluation per-opératoire, pour le choix de conserver ou d’extraire 11/12 a été explicite, de même que le très probable besoin de biomatériaux et greffes.
Il est important que le patient comprenne que cela reste un art, que nous sommes amenés à prendre des décisions per-opératoires. Nous nous devons d’en parler avant. Prendre le temps d’expliquer en amont, faire des photographies avant/pendant/après… permet de renforcer le lien de confiance, améliore l’implication du patient, et favorise une motivation pérenne.
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La comparaison stricte des avant/après de nos traitements devrait être systématique pour valider nos ressentis cliniques.
Le temps reste le juge de nos traitements, tant au niveau de nos actes, qu’au niveau de la motivation que nous avons su créer et maintenir chez nos patients. Nos patients sujets à parodontite restent les plus délicats à gérer tant les facteurs sont nombreux et le risque de récidive est grand.